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Grand8 en 16

La relation son et image

« on ne voit pas la même chose quand on entend, on n’entend pas la même chose quand on voit », Michel Chion (L’Audio-vision)
Première piste de travail, l’expérience multi-sensorielle : créer par l’imaginaire des relations spontanées entre les sons, les images et les sensations que nous avons en mémoire. Les relier avec ce qui est présenté sur la scène ou sur l’écran.

La tentative de sortir d’une relation son-image « classique » (l’image comme support sur lequel est construite la musique), cherchera à provoquer d’autres rapports : l’image comme élément polyphonique (et non contrapuntique), comme trame, comme accompagnatrice, ou encore comme soliste.

La position singulière de Gaëlle Rouard – à l’intérieur de l’orchestre, avec un espace de projection sur petite surface intégré à l’espace sonore –, contribuera à singulariser ces relations son-image. Le projecteur devient l’instrument d’une performance guidée par les mouvements de l’orchestre.

pelis

Constituer un orchestre pluridisciplinaire

Les questions mises en jeu dans cette nouvelle configuration d’orchestre sont multiples. Comment poursuivre le travail d’improvisation collective en y ajoutant un élément exogène fort ? Comment intégrer la projection d’image à l’intérieur de l’orchestre et conserver un rapport fluide entre sensation sonore et visuelle ? Comment considérer l’image comme un instrument non hiérarchisé par rapport aux instruments de musique ? Quels circulations possibles pour ne pas se trouver dans les champs connus de la musique à l’image ou le ciné- concert ?
Ces explorations sont menées sans préjuger de la primauté d’un média sur l’autre. Tenter de répondre à ces questions permet d’imaginer la construction d’un orchestre intégrant l’image projetée comme un instrument parmi les autres.

Changer les points de faire / les points d’écoute

L’expérimentation de ce dispositif offre des perspectives à plusieurs niveaux.
D’une part pour les improvisateur.ices, avec l’unité d’espace de jeu (produire son et image au même endroit). On peut imaginer une influence sur les processus d’improvisation, une exploration de larges champs sonores et visuels. Le « faire » est directement impacté par la confrontation des matériaux et des médias.
D’autre part au niveau des spectateur.ices, avec un mode de perception différent : éprouver la fabrication du son et de l’image ici et maintenant. Le point d’écoute est décalé par la présence de l’image, mais son échelle et sa présence intra-orchestrale lui donne un rôle inhabituel. L’ensemble de ces recherches a pour finalité la construction d’une oeuvre d’art fugitive, furtive, qui ne peut exister sans un lien fort avec le public. Nous cherchons à produire une écoute, une conscience et une construction collective en communication avec lui.